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La clause de dédit-formation n’est pas applicable en cas de licenciement du salarié
Lorsqu’un salarié, lié par une clause contractuelle de dédit-formation, est licencié pour faute grave avant l’échéance prévue par cette clause, doit-il verser à l’employeur l’indemnité de dédit-formation ? La Cour de cassation a rappelé récemment sa position.
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Précisions de la CJUE sur la cession de créance d’un consommateur à un professionnel
La Cour de justice de l’Union européenne admet la validité de la cession de créance d’un consommateur à un professionnel et refuse le contrôle d’office des clauses abusives de tels contrats lorsqu’ils opposent le cessionnaire et le cédé.
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La CSG augmente de 1,4 point sur certains revenus du capital
Le taux de la CSG sur les revenus du capital est porté à 10,6 %. Il reste toutefois fixé à 9,2 % pour les revenus fonciers, les plus-values immobilières, l’assurance-vie, l’épargne logement et les PEP.
La banque n’a pas l’obligation d’alerter l’emprunteur sur la faisabilité du projet financé
La banque qui accorde un crédit à un emprunteur non averti n’est pas tenue de le conseiller sur la pertinence ou la faisabilité de l’opération financée.
L’obligation de mise en garde à laquelle peut être tenu un établissement de crédit à l’égard d’un emprunteur non averti avant de lui consentir un prêt ne porte que sur l’inadaptation du prêt aux capacités financières de l’emprunteur et sur le risque de l’endettement qui résulte de son octroi, et non sur l’opportunité ou les risques de l’opération financée.
Par suite, c’est à tort qu’une cour d’appel a considéré qu’une banque avait manqué à son obligation de mise en garde envers une société ayant emprunté des fonds pour financer l’acquisition de toutes les parts d’une autre société au seul motif que la banque ne s’était pas renseignée sur la situation financière de cette société ni sur la faisabilité du projet.
À noter
Il résulte d’une jurisprudence constante et abondante que l’obligation de mise en garde à laquelle est tenu un établissement de crédit qui consent un prêt à un emprunteur non averti consiste seulement à vérifier que ledit prêt est adapté aux capacités financières de l’emprunteur et à alerter ce dernier sur les risques d’endettement qui peuvent en résulter. Les critères d’opportunité et de faisabilité sont mis à l’écart d’abord en raison de leur caractère subjectif, rendant très incertaine leur appréciation par le dispensateur de crédit, ensuite parce que leur prise en compte entretiendrait encore un peu plus le flou quant à la difficile articulation entre le devoir de mise en garde et le principe de non-ingérence du banquier dans les affaires de son client, également défendu par les juges. De ce fait, il n’appartient qu’à celui qui sollicite le crédit d’apprécier le bien-fondé de l’opération qu’il sert à financer et d’anticiper les risques inhérents à cette opération.
Par ailleurs, rappelons que le devoir de mise en garde tel que défini ci-dessus ne s’applique qu’en présence d’un emprunteur non averti. Cette qualité qui, dans l’affaire commentée, avait été retenue par les juges du fond, n’était pas contestée par la banque devant la Cour de cassation. À l’égard d’un emprunteur averti, le banquier n’est tenu d’un devoir de mise en garde que dans le cas exceptionnel où il possède sur les facultés contributives de l’emprunteur des informations que lui-même ignore.
Cass. com. 11-12-2024 n°23-15.744
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